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Communication microbiomique

mercredi 13 novembre 2013

par Agnès Vernet

Élément central de la communication des hyènes, les traces odorantes sont sous domination bactérienne.

L’importance des microbiomes est désormais reconnue à défaut d’être délimitée. Alimentation, développement neural ou immunité, les bénéfices apportés à l’animal par la cohabitation avec des populations microbiennes sont nombreux. Des chercheurs de l’Université du Michigan, à East Lansing, vont encore plus loin : ils démontrent comment des bactéries symbiotiques peuvent participer à la communication entre les individus grâce aux communautés bactériennes des glandes – très – odoriférantes des hyènes.
En associant séquençage à haut débit et analyse biochimique des acides gras volatiles émis chez deux espèces vivant en Afrique – Crocuta crocuta et Hyæna hyæna –, ils montrent que ces communautés bactériennes sont dominées par des espèces très fermentatives qui orientent les profils d’acides gras volatiles – traces physiques et mesurables des odeurs. La composition en bactéries influence ainsi directement l’émission de composés chimiques, donc la nature du message.
La structure du microbiome des glandes odoriférantes dépend de l’espèce, du sexe de l’individu et du profil hormonal des femelles au sein d’un même groupe d’animaux. Or les odeurs sont centrales dans l’organisation sociale des hyènes. Au sein d’une meute, elles agissent comme un panneau d’affichage, permettant aux autres individus de connaître l’âge, le sexe et le statut reproductif de l’animal qui les dégage. Un message crucial que les hyènes ont confié à leurs microbes personnels.

Theis KR et al. (2013) Proc Natl Acad Sci USA, doi:10.1073/pnas.1306477110

C. crocuta le nez au vent
© Avec l’aimable autorisation de Kay E. Holekamp

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