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Dengue ! De nouvelles cibles antivirales !

lundi 29 octobre 2012

par Agnès Vernet

Des recherches franco-américaines mettent en évidence de nouveaux récepteurs membranaires impliqués dans l’infection par le virus de la dengue.

Dans la lutte contre la dengue, il n’y a pas que la recherche vaccinale. L’équipe Pathologie et virologie moléculaire de l’hôpital Saint-Louis, affiliée à l’Inserm, le CNRS et l’Université Paris-Diderot viennent de découvrir une nouvelle piste de recherche dans le développement d’antiviraux, en collaboration avec l’Institut Pasteur et le Salk Institute de San Diego (États-Unis). Les travaux menés par Ali Amara ont mis en évidence le rôle de nouveaux récepteurs dans l’introduction du virus au sein des cellules humaines.
Deux familles de récepteurs transmembranaires ont ainsi été identifiées par criblage d’une banque d’ADNc de protéines transmembranaires humaines. Quatre récepteurs ont émergé : L-SIGN, connu pour faciliter l’infection par le virus de la dengue, TIM-3, pour T cell Immunoglobulin domain and Mucin domain, TYRO3 et AXL. Les trois nouveaux récepteurs suspectés de jouer un rôle dans l’infection virale appartiennent à deux familles distinctes : TIM (TIM1, 3 et 4) et TAM (AXL et TYRO3).
Ces récepteurs interagissent, directement (TIM) ou non (TAM), avec la phosphatidylsérine, un signal cellulaire impliqué dans les processus de phagocytose des cellules en apoptose. Il apparaît que la phosphatidylsérine est abondamment exprimée à la surface des particules virales, ce qui explique la rapide infection des cellules via les récepteurs TIM et TAM.
Afin de vérifier l’influence des protéines dans l’infection, les chercheurs ont surexprimé in vitro ces récepteurs. Or si la surexpression de TIM1 n’augmente que de peu le nombre de cellules infectées, la même expérience avec TIM3 et TIM4 multiplie par 500 le taux d’infection dans différentes cultures cellulaires. De la même manière, l’expression des récepteurs TAM potentialise aussi l’infection.
A contrario, l’inhibition de ces récepteurs grâce à des anticorps anti-TIM ou anti-TAM, ou encore par des ARN interférents, réduit largement l’infection par les quatre sérotypes du virus de la dengue.
Ces deux familles de récepteurs semblent donc de bonnes cibles pour la recherche de molécules antivirales.

Meertens L et al. (2012) Cell Host and Microbe 12, 544–57

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