Des prairies pérennes pour des agrocarburants durables

La compétition entre les cultures alimentaires et celles à visée énergétique est un frein central pour le développement des biocarburants de première génération. Des recherches menées à l’Université d’État du Michigan proposent d’appuyer les choix de semences pour les cultures énergétiques en évaluant plus globalement leurs bénéfices. Ils suggèrent de n’utiliser, pour ces cultures, que des champs marginaux, c’est-à-dire de petits espaces à côté des grandes cultures alimentaires ou des terres de moindre productivité. Ils remarquent néanmoins que ces espaces non cultivés réalisent aujourd’hui différents services, comme le maintien de la biodiversité locale, d’un site de pollinisation ou d’un habitat pour des espèces d’insectes ou de bactéries d’intérêt. Les chercheurs ont ainsi évalué le développement d’une filière d’agrocarburants issus de plantes vivaces ou pérennes. Ce système permettrait de répondre à la mise en application complète de l’Energy Independence and Security Act adopté en 2007 par les États-Unis, qui appelait à l’augmentation de la production de biocarburants cellulosiques – de deuxième génération.
D’après leurs analyses, les chercheurs estiment que ces prairies vivaces permettraient de rendre des services écologiques aux cultures alimentaires, en hébergeant des bactéries méthanotrophes et en formant un rempart contre l’expansion de maladies spécifiques des espèces alimentaires notamment.
Cette étude démontre que la valeur des différentes semences doit intégrer les services écologiques secondaires. Le développement d’une production de biomasses issues des prairies pérennes se justifie alors malgré un rendement énergétique plus faible.

Werling BP et al. (2014) Proc Natl Acad Sci USA,
doi:10.1073/pnas.1309492111

Prairie pérenne
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