L’utilisation de nanopores pour mesurer ou manipuler l’ADN est une idée répandue. Les molécules soumises à un champ électrique sont entrainées à passer à travers le pore. Leur passage provoque une perturbation, mesurable, du champ électrique. Généralement à base de silice ou de ses dérivés, les membranes utilisées présentent des dimensions trop grandes – environ 15 nanomètres (nm) – pour effectuer des mesures très précises.
Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont construit des nanorubans de graphène afin d’améliorer les performances de ce système. Très résistant, ce matériau permet d’obtenir des membranes extrêmement fines. Les nanorubans de graphène forment ainsi des nanopores de 0,335 nm, soit – coïncidence – l’exacte distance entre deux bases azotées au sein de la double hélice d’ADN. Les travaux des chercheurs de l’EPFL montrent qu’il est possible de mesurer avec précision le passage d’une molécule unique à travers le pore.
Mais avec un débit de 50 000 bases toutes les 5 millisecondes, les chercheurs n’arrivent pas à distinguer les signaux liés à chaque base. Dommage, car si cette limitation est résolue, ce nanopore de graphène offrirait une méthode de séquençage d’ADN révolutionnaire.
Traversi F et al. (2013) Nat Biotechnol, doi:10.1038/NNANO.2013.240
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