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Erytech se lance en bourse

lundi 22 avril 2013

par Agnès Vernet

La biotech lyonnaise, qui développe des traitements oncologiques encapsulés dans des globules rouges, entre dans la cour des grandes.

Et une de plus ! Erytech s’apprête à rejoindre le club des biotechs françaises cotées en bourse. Depuis le 18 avril 2013, la société lyonnaise recueille les demandes de souscription. L’offre publique à prix ouvert s’achèvera le 29 avril pour fixer le prix de l’action le 30. L’objectif est de rassembler environ 15 millions d’euros (M€), chiffre qui pourra monter à 19,8 M€ en cas d’exercice de la clause d’extension – possibilité pour le vendeur d’augmenter le nombre de titres émis jusqu’à 15 % – et de l’option de surallocation – procédure à l’initiative des banques afin de stabiliser le cours d’un titre en augmentant le volume émis à terme jusqu’à 15 %.
L’objectif de cette introduction sur Euronext n’est pas la recherche de financement rapide. Grâce à un partenariat commercial avec le groupe pharmaceutique italien Recordati-Orphan Europe, Erytech n’a pas une consommation annuelle de liquidité très importante – environ 6 M€ – et possède déjà les fonds nécessaires pour l’année à venir. La biotech lyonnaise souhaite avant tout être visible et se positionner comme une future grande.
Et Erytech peut faire la fière puisqu’elle dispose d’un produit très original, dans un marché d’environ 1 milliard d’euros : elle encapsule dans des globules rouges une protéine antitumorale, l’asparaginase, efficace dans les leucémies aiguës. L’idée est d’affamer les cellules tumorales en les privant d’asparagine libre. Déjà utilisée en clinique, cette stratégie a un inconvénient majeur : la forte toxicité de l’enzyme. Ce traitement est donc généralement réservé aux enfants, dont la résistance est meilleure que celle des adultes. En encapsulant l’asparaginase dans des globules rouges, Erytech propose une solution qui diminue la dangerosité du traitement tout en conservant son efficacité.
Les premiers résultats cliniques de ce système dénommé « Graspa » sur la leucémie lymphoblastique aiguë montrent un taux de rémission complète de 77 % chez les patients de plus 55 ans à l’issue d’un cycle de traitement (deux transfusions), sans événement allergique majeur, principal risque du traitement par l’asparaginase. Dans ce groupe, la survie médiane passe de 8-10 mois à 16 mois, d’après les essais cliniques de phase II. La phase III est aujourd’hui lancée. Le recrutement devrait s’achever cet été. En vue : l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché européen pour la fin de 2015, suivie de son extension sur la leucémie aiguë myéloïde à l’horizon 2017. Bénéficiant du statut de médicament orphelin, Graspa profite d’une procédure d’évaluation simplifiée et d’une durée d’exclusivité à l’exploitation étendue.
Mais les avantages d’Erytech ne s’arrêtent pas là. En plus des partenariats commerciaux déjà signés avec Recordati-Orphan Europe et Teva, pour Israël, la biotech se prépare à négocier de nouvelles licences aux États-Unis, en Russie et au Moyen-Orient, tout en adaptant sa technologie aux tumeurs solides.

Source : Erytech

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