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Guéri du sida ? Le doute s’installe…

mardi 12 juin 2012

par Agnès Vernet

Les questions se multiplient autour du cas de Timothy Brown, « le premier patient guéri du sida  ». Les résultats de récentes analyses démontrent la présence du virus.

Après le témoignage de Timothy Brown (lire l’article), ouvrant la possibilité d’une guérison du sida, de nouveaux éléments viennent troubler le débat. Ils nous viennent de l’intervention de Steven Yukl lors du workshop « HIV & hepatitis virus drug resistance and curative strategies » de Stiges en Espagne. Ainsi depuis son retour au État-Unis, Timothy Brown a subi différents tests de dépistage afin d’évaluer l’efficacité de la greffe, 5 ans après la procédure.
Ces nouvelles analyses ont mis en évidence très peu de virus HIV « compétent pour la réplication » (moins que la quantité d’une seule cellule) mais les biologistes américains ont isolé de très petites quantités d’ARN viral circulant dans le sang et d’ADN viral dans les cellules rectales du patient. Pour réaliser ces tests, il a fallu repousser les limites de sensibilité et de spécificité des méthodes de dosages et elles n’ont pas permis de mettre en évidence une correspondance avec les séquences du virus qui avait infecté Timothy Brown avant la greffe.
Ces résultats soulèvent de très nombreuses questions. D’où vient cet ADN ? S’agit-il d’un réservoir à ADN viral ou d’un processus de réplication interrompu ? «  Les tests que nous utilisons en Europe [sont-ils] assez sensibles » ? «  Le virus [est-il] ré-apparu depuis lors » ? « Le patient [s’est-il] réinfecté ? », questionne aussi le Pr Lafeuillade, chef du service de maladies infectieuses à l’hôpital de Toulon et organisateur du congrès Isheid où Timothy Brown avait témoigné de son parcours.
« Ce qui est sûr, c’est que la science a fabriqué une chimère qui est séronégative mais porte toujours le VIH, un cas qui reste unique au monde,  » précise le praticien. On ignore actuellement si le patient, dont les taux de VIH sont extrêmement faibles, est capable de transmettre le virus.
Le workshop de Sitges est donc un coup de tonnerre mais aussi un coup d’accélérateur vers de nouvelles stratégies pour guérir du VIH. « Ce patient est en train de nous apprendre plus sur la biologie du VIH que nous l’espérions et ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques » conclut le Pr Lafeuillade.

Source : PRWEB

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