Quand une cellule du poumon exprime une protéine impliquée dans la spermatogenèse, pas de doute, il y a problème. En effet, les cellules cancéreuses présentent des altérations épigénétiques et de nombreuses tumeurs expriment des gènes normalement spécifiques des lignées germinales. Cette expression génique aberrante pourrait s’avérer une source inexploitée de biomarqueurs.
Pendant 10 ans, et afin d’étudier cette crise d’identité de la cellule cancéreuse, les chercheurs de l’Université Joseph Fourier à Grenoble, en collaboration avec l’hôpital universitaire de Grenoble, l’International Prevention Research Institute, basé à Lyon, et la Ligue nationale contre le cancer, ont préservé et analysé 293 biopsies de tumeurs du poumon. De ce travail, un ensemble de 26 gènes a émergé, dont l’expression aberrante constitue une signature moléculaire de cancers du poumon particulièrement agressifs.
Bien que préliminaires, ces travaux établissent un nouveau champ d’exploration oncologique. Adaptée à différents types de cancers, cette signature moléculaire de l’expression aberrante est une base diagnostique très puissante pour la détection précoce de tumeurs agressives. Elle pourrait aussi, du point de vue fondamental, proposer de nouvelles pistes dans l’étude des mécanismes de carcinogénèse.