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L’archée qui s’oppose à l’archétype

jeudi 8 novembre 2012

par Agnès Vernet

Encore une surprise venant des fonds marins : les archées méthanogènes ne sont pas forcément méthanotrophes.

Le méthane est un des gaz à effet de serre les plus puissants. Mais que l’on se rassure, de gentils micro-organismes marins se chargent de l’inactiver. Comment ? C’est ce qu’il faut élucider. Voilà dix ans, les chercheurs de l’Université et de l’Institut Max Planck de Brême, en Allemagne, ont découvert dans le bassin sous-marin de Guaymas, au Mexique, un consortium thermophile archée-bactéries : l’archée ANME1 (ANaerobic MEthane-oxidizing archaea) oxyde le méthane de façon anaérobie et les bactéries du cluster HotSeep1 réduisent le sulfate en sulfite. À l’époque, les chercheurs avaient cru que cet ensemble utilisait directement le méthane comme source de carbone. Leurs dernières analyses suggèrent plutôt que le carbone issu du méthane n’est pas intégré aux lipides des archées ou des bactéries, mais que ANME1 et le cluster HotSeep1 utilisent le CO2 présent dans l’eau. Ce n’est pas une surprise pour les bactéries mais l’archée méthanogène était classée parmi les organismes hétérotrophes. Les auteurs proposent de la qualifier de « chimio-organo-autotrophe », puisqu’elle oxyde le méthane.
Pourtant, ce dernier paraît avoir un effet « booster ». La production de lipides est nettement plus importante en sa présence. Les partenaires biologiques semblent donc croître sous l’influence du méthane. Les auteurs expliquent qu’il joue un rôle dans le catabolisme mais commentent aussi « que nous ne savons que vraiment peu de choses sur ces processus globaux ».

Kellerman MY et al. (2012) Proc Natl Acad Sci USA,
doi:10.1073/pnas.1208795109

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