Accueil du site > BIOTECH DIRECT > L’économie des biotechs est stable mais...

L’économie des biotechs est stable mais...

vendredi 22 juin 2012

par Safi Douhi

Le rapport annuel du cabinet Ernst & Young sur les biotechnologies mondiales vient de tomber. Bilan : des finances stabilisées mais un modèle économique ébranlé.

Pour la deuxième année consécutive, l’industrie mondiale des biotechnologies a vu ses performances financières se stabiliser en 2011. C’est ce que révèle Beyond borders : global biotechnology report 2012, le 26e rapport annuel d’Ernst & Young consacré au secteur. On y apprend notamment que, pour la première fois depuis le début de la crise financière mondiale, les marchés matures des biotechnologies ont enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires. Les entreprises des quatre principaux pôles du secteur (États-Unis, Europe, Canada et Australie) ont ainsi enregistré un chiffre d’affaires total de 83,4 milliards de dollars en 2011, soit une augmentation de 10 % par rapport à l’année 2010.
Après une baisse en 2009, suivie d’une légère augmentation de 2 % en 2010, les dépenses de R&D des entreprises du secteur biotech ont, quant à elles, progressé de 9 % en 2011. Quant au capital levé par les entreprises de biotechnologies, il a atteint la somme exceptionnelle de 33,4 milliards de dollars en 2011, soit le deuxième plus gros montant depuis l’an 2000, à l’apogée de la « bulle génomique ». Les investisseurs boursiers se sont, eux, montrés très prudents, avec 16 introductions en bourse réalisées, pour une valeur globale de seulement 857 millions de dollars, contre 1,3 milliards de dollars en 2010. Enfin, le nombre de fusions et d’acquisitions impliquant des biotechs européennes ou américaines est passé de 49 en 2010 à 57 en 2011. Mais les grands groupes pharmaceutiques n’étaient acheteurs que dans 7 de ces opérations. Une tendance plutôt inquiétante vu le rôle du secteur pharmaceutique dans le soutien à l’innovation biotechnologique. Entre 2006 et 2011, les 28 plus grandes entreprises pharmaceutiques auraient perdu 30 % de leurs moyens financiers dédiés à ce soutien, et la situation ne devrait pas s’améliorer avec le nombre croissant d’expirations de brevets.
Le caractère durable de la croissance du chiffre d’affaires n’est donc pas acquis. Le cabinet Ernst & Young fait d’ailleurs quelques propositions pour dessiner un nouveau modèle économique dans le secteur biotech. D’après son rapport, les services de R&D des entreprises du médicament gagneraient ainsi à adopter le modèle HOLNet (holistic open learning network), ces réseaux réunissant entreprises, fournisseurs et patients qui permettraient la mise en commun d’importants volumes de données.

Le rapport en PDF

Source : Ernst & Young

SPIP Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | mentions légales | logo Lavoisier logo facebook logo twitter Se connecter