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L’innovation vue par les cadres français

mercredi 1er octobre 2014

par Agnès Vernet, Safi Douhi

Du 15 au 21 juillet 2014, l’Institut de sondage Viavoice a réalisé une enquête auprès de 802 cadres français, travaillant dans le secteur public ou privé, pour le compte de Genopole et de l’entreprise de biotechnologie américaine Amgen. Ces résultats seront présentés, demain, le 2 octobre 2014, lors du colloque Vivre l’innovation !

L’innovation reste au cœur des atouts d’un pays. Pour une majorité de cadres français, elle se ressent à l’échelle nationale à travers le développement économique (46 %). Ils ne sont, à l’inverse, qu’un tiers de l’échantillon (34 %) à décrire un phénomène cantonné au développement de certaines entreprises. Si les atouts de l’innovation rayonnent de manière large, ils ne sont pas perçus comme bouleversant le mode de vie des citoyens : 44 % des personnes interrogées estiment que les produits et les services qui en résultent permettent surtout de faciliter la vie, quand 36 % parlent d’améliorations véritables.

LES ÉTATS-UNIS, UN PAYS SYMBOLE
Spontanément, 41 % des cadres français citent les États-Unis en tant que pays le plus innovant. Ils expliquent ce choix par la culture de l’entrepreneuriat et un cadre législatif simplifié. « L’Environnement économique favorable, des cadres légaux et fiscaux simplifiés » justifient cette impression. D’autant que les États-Unis « attirent les cerveaux » et manifestent un « esprit pionnier et d’entreprise  » d’après les répondants. Dans un second temps, la Chine (15 %), le Japon (13 %) et la Corée du Sud (7 %) sont cités pour leur volonté de développement et leur avance nette perçue dans le domaine technologique.
En Europe, l’Allemagne est choisie de par 7 % des cadres français. Son contexte économique favorable et sa politique de R&D associée à une large capacité de production semblent à l’origine de la force d’innovation de nos voisins. Cette préférence est renforcée par la possession de « beaucoup de brevets et de productions exclusives, liée sur le territoire national et avec des ouvriers qualifiés  ». La France se classe neuvième, avec 2 % de répondants choisissant leur pays comme champion de l’innovation. L’atout français ? Son enseignement lie et une recherche publique forte.

POUR FAIRE PROGRESSER LA FRANCE
Interrogés sur les éléments qui pourraient favoriser davantage l’innovation en France, les participants à l’enquête penchent majoritairement pour un rapprochement entre les acteurs de
l’innovation, de la recherche et de l’entreprise (65 %) et une plus grande culture de l’innovation (50 %). Autres pistes évoquées : améliorer la reconnaissance des Le enjeux liés à l’innovation (46 %) et initier une nouvelle politique de l’innovation (36 %).
S’il fallait définir une priorité, en 51 % d’entre eux plaident pour le renforcement de l’innovation au sein des secteurs d’activité les plus stratégiques pour l’économie française, 21 % pour son développement là où la culture d’innovation est plus faible, et 20 % pour sa consolidation dans les secteurs d’activité les plus concurrentiels.
Un faible pourcentage de cadres français (3 %) soulignent d’autres priorités, comme un soutien généralisé de l’innovation quel que soit le domaine, une action ciblée en faveur de la recherche publique, le développement d’encouragements culturels et politiques, le renforcement d’une innovation directement liée au service des citoyens et le financement spécifique en direction des technologies porteuses.
Sur l’ensemble de ces points apparaît une nette distinction entre profils : les jeunes cadres, franciliens ou travaillant dans une grande entreprise se tournent vers un renforcement de l’innovation et des priorités mises sur les domaines stratégiques, tandis que les cadres entamant leur deuxième partie de carrière (à partir de 40 ans) ou appartenant à de plus petites structures semblent souhaiter un développement plus uniforme de la notion d’innovation.

UNE INNOVATION SENSIBLE DANS LE CONTEXTE PROFESSIONNEL
es répondants sont 67 % à considérer que leur secteur d’activité a connu des innovations majeures ces dix dernières années, en grande partie liées au développement des technologies numériques, vectrices d’innovations matérielles (le développement de réseaux par exemple), de communication (l’évolution des pratiques d’information) et de services (comme la dématérialisation des services bancaires). Mais selon le profil des personnes interrogées, les perceptions sont plus divergentes qu’il n’y paraît. Les cadres travaillant dans les télécoms (97 %), les moins de 30 ans (76 %) et plus généralement les cadres du secteur privé (74 %) sont plus prompts que la moyenne à parler d’innovation. Les cadres du secteur public et les 30-39 ans apparaissent plus en retrait et ont davantage tendance à noter une absence d’innovation au cours de la dernière décennie.
L’innovation est aussi porteuse d’espoir. Dans les années à venir les cadres imaginent ainsi, que le domaine de la santé sera en mesure d’amplifier la recherche des vaccins et les traitements contre les grandes maladies – telles que le sida, les cancers, les maladies auto-immunes ou les pathologies dégénératives – (29 %) ; d’accentuer l’efficacité des greffes et de la régénération tissulaire, via le développement des nanotechnologies, des biotechnologies et de la recherche sur les cellules souches (19 %) ; de développer les soins à distance – télémédecine, maintien à domicile des personnes âgées – (9 %) ; d’innover techniquement et technologiquement en chirurgie à travers de nouvelles méthodes ambulatoires, mini invasives, de précision, à distance, et liées à la robotique (5 %) ; d’améliorer la prévention, la détection et le diagnostic des maladies (5 %). Les autres progrès liés à la santé concerneront, d’après 2 % des sondés, le développement de la robotique médicale ; l’avancement des performances des appareils médicaux, notamment via des technologies plus performantes et moins coûteuses ; et les prothèses ou les exosquelettes. La question des coûts des soins n’est pas négligeable, l’innovation permettra ainsi de rendre la médecine plus abordable financièrement et accessible au plus grand nombre pour 2 % des cadres français.

UN TERME, PLUSIEURS SIGNIFICATIONS
Enfin, les résultats de cette enquête mettent en évidence la multitude de définitions ou de sens associés au mot « innovation ». Si l’image globale de l’innovation reste celle du développement, du renforcement de la compétitivité d’un pays ou d’un secteur, elle peut également être comprise comme un élément du progrès social. À titre d’exemple, pour six cadres français sur dix, il existe une culture de l’innovation au sein même de leur secteur d’activité. Dans le secteur de l’industrie, les propos recueillis montrent que celle-ci prend notamment la forme d’innovations sur les conditions de travail, la réglementation et les procédés de production.
Autre constat marquant, parmi les pays cités comme étant les plus innovants, certains répondants ont cité de manière spontanée les pays scandinaves (2 %) pour des innovations perçues sous l’angle durable, ainsi que le Bhoutan (moins de 1 %) pour la création de l’indicateur de Bonheur Intérieur Brut.

Source : Enquête « Perceptions des cadres français sur l’innovation », juillet 2014, réalisée par l’Institut Viavoice pour Genopole et Amgen dans le cadre du colloque Vivre l’Innovation !

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