Le renouveau des biocarburants, abandonnés pendant presque tout le XXe siècle au profit des dérivés du pétrole, ne se fait pas sans heurts, si l’on en croit le rapport que la Cour des comptes (CC) publié aujourd’hui, qui évalue la politique de soutien entre 2005 à 2010 de la production et de la vente des biocarburants de première génération, ceux générés à partir de biomasse agricole. Et le moins que l’on puisse dire est que la CC n’est pas tendre avec ces carburants verts grâce auxquels la France espère atteindre, à moyen terme, l’indépendance énergétique. Taux d’incorporation de biocarburants supérieurs au maximum autorisé par l’Union européenne, fiscalité favorable à la filière mais désavantageuse pour les consommateurs, hausse des prix à la pompe… Bref, selon la CC, l’équilibre financier de la filière reposerait presque exclusivement sur le consommateur. Quant aux résultats en termes de diminution de l’impact sur l’environnement et d’indépendance énergétique, ils resteraient très discutables.
Des points que réfutent évidemment les producteurs de bioéthanol, qui mettent en avant les recettes fiscales générées (470 M€ sur cinq ans) et le dynamisme de la filière (5 000 emplois créés ou maintenus sur la même période). Suffisant ?
(Texte à retrouver dans le n°330 - Mars 2012 de Biofutur)