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Des nano-armes de taille en cancérologie

lundi 4 février 2013

par Agnès Vernet

Retour sur la Journée mondiale du cancer à travers les approches d’avenir de la nanomédecine.

Selon Laurent Lévy, fondateur de la biotech parisienne Nanobiotix, la cancérologie a connu trois grandes révolutions : l’apparition des chimiothérapies, le développement des immunothérapies et, aujourd’hui, l’arrivée de la nanomédecine. En proposant des méthodes physiques de destruction au niveau subcellulaire, cette dernière ne se contente pas de repousser les marges mais crée un nouveau champ de recherches thérapeutiques qui devrait compléter les autres approches.
Ce principe s’applique parfaitement aux produits NanoXray développés par Nanobiotix, dont les nanoparticules cristallines et inorganiques d’oxyde d’hafnium (HfO2) potentialisent les effets de la radiothérapie au sein des tumeurs. Pour les concentrer sur les cibles, Nanobiotix travaille sur trois axes : des injections intratumorales, une administration intraveineuse qui polarise les nanoparticules vers la tumeur par vectorisation passive – la diffusion des particules s’appuie sur la désorganisation spécifique des néovaisseaux cancéreux – et le dépôt directement à la surface des tumeurs sous forme de gel. Ces approches améliorent l’efficacité de la radiothérapie et induisent une diminution des doses globales de rayons nécessaires. Cette approche permet aussi de détourner la résistance aux rayonnements de certains cancers grâce à l’application très locale de fortes doses.
D’autres équipes se concentrent sur l’utilisation et le développement de nanomédicaments : des nanoparticules qui amènent un principe actif à proximité des tumeurs en évitant les organites les plus sensibles. Une stratégie qui devrait amoindrir la toxicité rénale ou hépatique des traitements oncologiques. Elle est notamment portée par Elias Fattal, professeur à l’Institut Galien de la Faculté de pharmacie Paris-Sud. Avec son équipe, il développe des nanoparticules permettant un adressage spécifique au niveau des tumeurs. Cette affinité peut être liée à la taille et au revêtement des molécules, pour une vectorisation passive, ou induite grâce à l’interaction d’un ligand et d’un récepteur spécifique de la tumeur. Dans le futur, Elias Fattal prévoit la production de nanoparticules associées à des agents de contraste qui libéreront le principe actif sous l’effet d’un stimulus externe, des ultrasons ciblés par exemple. Il sera alors possible de réaliser un théranostic par nanomédecine, où l’administration de l’agent anticancéreux sera sous contrôle de l’imagerie.
Car le diagnostic en cancérologie a déjà subi sa révolution nanomédicale grâce à de nouveaux produits de contraste qui, combinés aux améliorations de l’imagerie, ont beaucoup augmenté qualité de la détection des tumeurs. D’autres changements sont aussi attendus, comme le développement de nanoparticules magnétiques permettant la chélation de marqueurs sanguins.

Source : Nanobiotix

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