La barrière hémato-encéphalique (BHE) est en danger lors d’événements traumatiques. Des études récentes ont aussi décrit sa fragilisation au cours de pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques et les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Comprendre les mécanismes de sa perméabilisation et restaurer son intégrité sont des enjeux médicaux majeurs.
Des recherches internationales, menées en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en France, révèlent le rôle central d’une protéine : l’annexine A1. Réputée pour son action anti-inflammatoire, elle est exprimée dans les cellules endothéliales microvasculaires du cerveau, siège de l’intégrité de la BHE. Chez une souris dépourvue du gène de l’annexine A1, on observe une forte perméabilité de la BHE, conséquence de la rupture des jonctions serrées entre les cellules endothéliales, elle-même liée à des modifications du cytosquelette d’actine. Cette situation comporte des similarités avec les phases précoces du développement de la sclérose en plaques, selon les chercheurs à l’origine de cette étude. D’autant qu’une perte – spécifique de certains types cellulaires (endothélium ou leucocytes par exemple) – d’annexine A1 est observées chez ces patients.
Pour confirmer ces résultats, les chercheurs ont administré par intraveineuse un recombinant humain de l’annexine A1 à des souris KO pour son gène. Ce traitement restaure la polarité cellulaire, l’intégrité du cytosquelette et la perméabilité paracellulaire.
Ainsi, l’annexine A1 semble une piste de recherche prometteuse pour réparer une BHE lésée et, plus spécifiquement, pour développer des thérapies contre la sclérose en plaques.
Cristante E et al. (2013) Proc Natl Acad Sci USA,
doi:10.1073/pnas.1209362110
Jonctions serrées de la BHE en microscopie électronique
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