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La thérapie génique à l’épreuve clinique

mardi 4 décembre 2012

par Agnès Vernet

En espérant que la générosité soit au rendez-vous, AFM-Téléthon prépare 2013 en présentant un programme chargé d’essais cliniques.

C’est indéniable, la thérapie génique n’est plus un concept mais bien une réalité. Rien que pour AFM-Téléthon, pas moins de 36 essais sont en cours ou en développement pour différents organes.
Côté rétine, l’étude clinique d’une thérapie génique basée sur le gène RPE65 pour le traitement de l’amaurose de Leber donne ses premiers résultats. Cette rétinite pigmentaire congénitale conduit à une quasi-cécité très précocement chez l’enfant. Gylène Le Meur, ophtalmologiste au CHU de Nantes et une des investigatrices principales de l’essai, annonce avoir traité six patients dans les deux premières cohortes de cette phase I/II. Avec tout juste un an de recul pour le premier patient opéré, cette stratégie thérapeutique conserve la confiance des médecins avec une très bonne tolérance et une amélioration des paramètres visuels comme l’acuité.
Toujours concernant les yeux, un deuxième essai clinique débute. Il porte sur la neuropathie optique héréditaire de Leber. Cette maladie mitochondriale rare entraîne une perte de la vision brutale et asymétrique chez les adolescents et les jeunes adultes. Grâce à une approche ciblant les ARN messagers à la surface des mitochondries via le gène COX10, José-Alain Sahel, directeur scientifique de l’Institut de la vision, espère empêcher la détérioration sensorielle voire permettre une récupération après l’apparition des premiers symptômes.
Sur le front des déficits immunitaires innés, Alain Fisher, chef du service d’immunologie et hématologie de l’Hôpital Necker à Paris, participe à des recherches cliniques sur deux pathologies héréditaires : le syndrome de Wiskott-Aldrich (SWA) – qui se traduit par des hémorragies, des infections récurrentes et des maladies auto-immunes – et la granulomatose septique chronique (GSC) – un déficit en NADPH oxydase qui met à mal la réponse aux infections microbiennes. Contre le SWA, les équipes françaises de Généthon ont développé un vecteur lentiviral afin de transférer des cellules souches hématopoïétiques CD34+ autologues des patients. Débuté en 2011, cet essai de phase I/II est mené en coopération avec l’Italie, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Il devrait aboutir en 2013 ou 2014 après avoir traité 15 patients. Contre la GSC, les chercheurs ont élaboré un vecteur lentiviral afin de restaurer la fonction de l’enzyme défaillante. Mené en collaboration avec des médecins britanniques, allemands et suisses, cet essai de phase I/II devrait débuter courant 2013.
Enfin, pour la peau, I-Stem met à profit ses recherches sur la reconstruction d’un épiderme complet à partir de cellules souches embryonnaires. En partenariat avec l’Inserm, le pôle cellules souches de l’Institut des biothérapies espère débuter un essai clinique fin 2013 sur la cicatrisation des ulcères persistant chez les patients atteints de drépanocytose.
On notera aussi qu’AFM-Téléthon se prépare à lancer des essais thérapeutiques contre des maladies neuromusculaires, cibles historiques de l’association. Celle-ci a programmé en 2014 le lancement d’une étude clinique sur la myopathie de Duchenne et des travaux sont en cours sur l’amyotrophie spinale infantile et les dystrophies de ceintures.
Il s’agit d’un tournant pour les thérapies géniques qui doivent démontrer leur maturité clinique.

Source : AFM-Téléthon

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