Le biocapteur qui a du nez

Une infection bactérienne, ça pue ! Littéralement. Et son odeur n’est pas la même selon l’agent pathogène responsable. Malheureusement, le nez humain n’est pas assez sensible pour poser un diagnostic fiable de septicémie. Les capteurs chimiques représentent donc des alternatives efficaces. Des travaux menés à l’université de l’Illinois, aux États-Unis, et à l’Université de Kaohsiung, à Taïwan, s’appuient sur ce concept pour développer un biocapteur de bactéries pathogènes.
Le système consiste en une bouteille de culture sur laquelle est attachée une puce de détection chimique. Il suffit de mettre en culture pendant 24 heures un échantillon sanguin et d’observer les variations de couleurs sur les 36 points de la puce chimique. En fonction du motif colorimétrique, il est possible d’identifier neuf types bactériens – dont deux souches d’Escherichia coli et deux souches d’Enterococcus fæcalis – à des concentrations pathogéniques.
Lors de la présentation de ce biocapteur à la conférence annuelle de la Société américaine de chimie, du 8 au 12 septembre à Indianapolis, James Carey, un de ses inventeurs, a expliqué : « la technologie actuelle implique de mettre en culture les échantillons sanguins pendant 24 à 48 heures pour vérifier la présence des bactéries. Il faut ensuite réaliser une seconde opération, qui prend au moins 24 heures, afin d’identifier la souche bactérienne et de sélectionner l’antibiotique adéquat. Pendant ce temps, le patient risque de graves complications, voire la mort. »
Rapide, simple d’utilisation et peu coûteux, ce nouveau système pourrait rapidement faire ses preuves cliniques. D’autant que les chimistes travaillent dès à présent à l’extension de son panel de détection.

Source : American Chemical Society

© James Carey