Plus qu’une mode, le cloud computing* est une nécessité pour analyser les quantités phénoménales de données générées par les technologies de séquençage et de criblage les plus récentes. La firme californienne Google vient d’annoncer le lancement de sa plateforme de cloud computing, intégrant des services jusque-là distincts (analyse de gros volumes de données, base de donnée SQL, stockage en nuage...).
De quoi intéresser des biotechs comme l’américaine Numerate, dont la technologie informatique de conception de médicaments a déjà conquis Merck, et qui a décidé de la compléter avec la nouvelle solution de Google pour renforcer sa puissance de feu. Ce sont ainsi près de 10 000 processeurs qui tournent aujourd’hui pour le bien des recherches de l’entreprise. « Le développement de nouveaux médicaments est fortement contrainte par la complexité et la sérendipité des méthodes traditionnelles de découverte de nouveaux principes actifs, commente Nigel Duffy, responsable de la technologie chez Numerate. Nous avons créé un nouveau processus informatique pour éliminer ce goulot d’étranglement [...]. Les capacités offertes par [la plateforme] de Google font de cet idéal une réalité qui nous permet de répondre aux besoins de nos collaborateurs de l’industrie pharmaceutique, dont la liste ne cesse de s’agrandir. »
Mais la biotech californienne n’est pas la seule à avoir jeté son dévolu sur la nouvelle plateforme développée par Google. L’Institut de biologie des systèmes de Seattle exploite lui aussi la technologie pour affronter le monceau de données biologiques qui y sont étudiées, lesquelles peuvent facilement dépasser les capacités de stockage et d’analyse des ordinateurs de ce centre de recherche du nord-est des États-Unis.
Reste que Google doit faire face à une rude compétition sur ce nouveau marché du cloud computing, avec des concurrents comme Amazon notamment, qui compte déjà Eli Lilly parmi ses clients. Mais le nouveau modèle économique des big pharmas, basé sur l’externalisation de la R&D, s’accommodera, à n’en pas douter, de ce nouveau moyen de faire de la recherche, qui permet de "louer" les infrastructures informatiques nécessaires. Google doit sûrement être sur un petit nuage.
* Informatique en nuage : le fait d’utiliser un réseau virtuel d’ordinateurs dispersés pour réaliser à haut débit un grand nombre de calculs, comme le fait déjà par le programme de recherche de signaux extraterrestres Seti@home par exemple.
Sources : FierceBiotech, Numerate
® Google Inc