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Le soja n’est pas fan des nanoparticules…

samedi 25 août 2012

par Agnès Vernet

L’effet sur la santé des nanoparticules reste aujourd’hui indéterminé. Leur impact sur les cultures ? On en sait malheureusement plus…

Cosmétiques ou carburants, les sources de nanoparticules sont désormais partout, à la ville comme à la campagne. Et si leurs effets sur notre santé sont encore en cours d’évaluation, les premières données à propos de leur impact sur les cultures sèment le trouble. Un consortium international mené par John Priester, de l’Université de Californie à Santa Barbara, a publié des résultats inquiétants concernant l’exposition de plants de soja à des nanoparticules. Les chercheurs ont travaillé sur l’oxyde de zinc et le dioxyde de cérium, nanoparticules courantes. Le premier est fréquent dans les produits cosmétiques, tandis que le second est émis par les pots catalytiques de certains véhicules afin de limiter leur rejet en CO2.
Les résultats montrent que les deux nanoparticules ont affecté les plants de soja de manière différente lors de leur culture en serre. Ainsi, quelles que soient les quantités d’oxyde de zinc, le minerai particulaire accentue légèrement la croissance de la plante et s’accumule dans les parties comestibles du végétal, comme les feuilles et les graines. Le dioxyde de cérium, quant à lui, ralentit la croissance de la plante et réduit le rendement de la culture. Les agronomes ont observé que l’oxyde de cérium se fixe au niveau de la racine des plants de soja et inhibe ainsi la captation de l’azote du sol, essentiel pour la croissance, et les interactions avec les bactéries du sol. À terme, les auteurs de l’article publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences ont observé une baisse notable de la biomasse sèche des plants de soja sous l’influence du dioxyde de cérium.
Globalement, l’oxyde de zinc semble avoir un effet stimulant sur les végétaux étudiés tout en contaminant les parties comestibles, tandis que les nanoparticules de cérium entraînent un abaissement de la qualité des cultures de soja et de leur rendement. Selon John Priester, les nanoparticules pourraient conduire à une utilisation plus importante d’engrais azotés pour maintenir les rendements agricoles. Ces conclusions doivent inquiéter les autorités environnementales, compte tenu des taux d’oxyde de zinc et de dioxyde de cérium dans nos campagnes.

Priester JH et al. (2012) Proc Natl Acad Sci Unit States Am,
doi:10.1073/pnas.1205431109

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