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Les biotechs françaises ont soif de maturité

mercredi 9 juillet 2014

par Agnès Vernet

D’après le bilan annuel du Leem, les biotechs françaises de santé peinent à passer de l’idée au produit. Leur poids économique mondial semble en deçà de leur potentiel scientifique.

Les biotechnologies médicales sont en bonne place dans les 34 plans pour réindustrialiser la France que le Gouvernement a annoncés en mars 2014. Pour accomplir cette mission le secteur doit croître et le dernier tour d’horizon concocté par le Syndicat des entreprises du médicament (Leem) montre que le chemin à parcourir est encore long.
Si, avec 457 entreprises en 2013 – grands groupes et grands laboratoires pharmaceutiques exceptés –, le secteur français des biotechnologies de la santé a vu le nombre de ses représentants augmenter de 18 % depuis 2010, il reste majoritairement composé de PME, voire de TPE, 55 % d’entre elles possèdent moins de 10 salariés. Au regard de la taille des entreprises, la France se classe au 4e rang mondial avec une moyenne de 72 employés par structure, derrière l’Allemagne (171 employés), la Suisse (169 employés) et la Belgique (93 employés), le Royaume-Uni et les États-Unis se contentant respectivement d’une moyenne de 25 et de 46 employés.
Ce sont pourtant les États-Unis qui dominent le marché mondial avec 2 175 entreprises de biotechnologies de la santé en 2014 et un chiffre d’affaires de 46,2 milliards d’euros (Md €) en 2013. Le Royaume-Uni et ses 1 073 biotechs représentent 5,1 Md €, en 5e position derrière l’Allemagne (385 entreprises, 7 Md €), la Suisse (146 entreprises, 6,7 Md €) et l’Espagne (363 entreprises, 6,1 Md €). Malgré un pool important de biotechs, la France ne prend que la 8e place avec un chiffre d’affaires global de 2,8 Md €. Lorsque ce montant est rapporté au nombre d’employés, c’est la Suisse qui domine le secteur grâce à près d’1 million d’euros de chiffres d’affaire par employé. La France et ses 166 000 € euros arrivent alors en 9e position.
D’après les données du Leem, l’Hexagone accueille le plus grand nombre d’entreprises de biotechnologies de la santé cotées en bourse au niveau européen, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, mais se trouve pourtant à la 3e place en matière de capitalisation boursière.
Ce bilan met en lumière un manque de maturité des biotechs françaises comparées à celles des autres pays. Si la France permet facilement d’apporter une preuve de concept et de créer une entreprise, le passage à la production et à la commercialisation est plus difficile. Dans son rapport d’évaluation sur les dispositifs de soutien à la création d’entreprises, la Cour des comptes indique ainsi que « quelle que soit leur forme, les aides au soutien de la création d’entreprise sont concentrées sur la phase de création ; l’essentiel des dispositifs étant axé sur le montage et le besoin initial de financement du projet, les difficultés de la phase de post-création et de développement sont insuffisamment prises en compte dans les dispositifs actuels ». Une nouvelle preuve que pour permettre aux biotechnologies de participer au renouveau industriel français, c’est bel et bien de dispositifs pour financer leurs phases de développement dont les entreprises du secteur ont plus que jamais besoin.

Source : Bilan économique des Entreprises du Médicament - édition 2014

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