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NCoV, un nouveau SRAS ?

mercredi 15 mai 2013

par Agnès Vernet

De l’Arabie Saoudite jusqu’à la France, les chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris suivent à la trace le nouveau Coronavirus.

Identifié pour la première fois dans un échantillon d’un patient saoudien daté d’avril 2012 et analysé a posteriori, le nouveau virus du genre Coronavirus, baptisé NCoV (pour novel Coronavirus), a été confirmé chez 34 patients à ce jour. Il n’est pas sans rappeler son cousin SARS-CoV, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui avait terrorisé la planète de 2002 à 2004. Les deux virus sont, en effet, très semblables génétiquement et cliniquement. « Jusqu’en 2002, on associait les Coronavirus aux simples rhumes, explique Arnaud Fontanet, épidémiologiste spécialiste des maladies émergentes à l’Institut Pasteur de Paris. Depuis le SRAS, nous savons qu’ils peuvent être responsables d’infections pulmonaires graves voire mortelles. »
Comme le virus à l’origine du SRAS, le génome de NCoV présente de fortes similitudes avec un Coronavirus des chauves-souris. Il semblerait donc que le petit mammifère volant soit une source primaire du nouveau virus. Un animal intermédiaire paraît également indispensable pour favoriser son humanisation et donc sa transmissibilité à l’homme. La civette palmée, petit carnivore apprécié des gastronomes chinois, aurait joué ce rôle pour le SRAS. Dans le cas du NCoV, l’intermédiaire reste encore inconnu et les autorités sanitaires saoudiennes mènent actuellement des tests dans les différents élevages du pays pour identifier ce réservoir animal.
Du point de vue clinique, ce nouveau virus semble peut transmissible – seuls 34 cas ont été confirmés en un an – et responsable d’une mortalité élevée – 18 décès, soit une mortalité de 50 %. En l’absence de contre-exemple, les épidémiologistes supposent qu’il possède les mêmes caractéristiques infectieuses que le SRAS : l’infection est toujours accompagnée de symptômes, il n’existe pas de contagion avant leur apparition et la transmission interhumaine nécessite des contacts étroits. Si ces données sont corroborées, l’épidémie pourrait être assez facilement circonscrite. Mais Arnaud Fontanet appelle à la prudence : « Nous travaillons sur une très petite série de cas, il pourrait y avoir des surprises ».

Le SRAS, qui fit trembler la planète entre 2002 et 2004, est génétiquement proche de NCoV, le Coronavirus qui infecte deux patients en France, hospitalisés au CHRU de Lille.
© DR

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