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Ne pas confondre valorisation et commercialisation

mercredi 27 mars 2013

par Agnès Vernet

La valorisation de la recherche publique française, comme du reste de l’Europe, souffre d’une faible efficacité. Le Centre d’analyse stratégique met son expertise à l’œuvre pour y remédier.

Le Centre d’analyse stratégique (CAS), institution de conseil en politique publique auprès du Premier ministre, a publié lundi 25 mars une note d’analyse concernant la valorisation de la recherche publique. Lors de la présentation de ce travail, son directeur général Vincent Chriqui a précisé que cette publication n’est pas un énième rapport sur le sujet mais « un point d’étape permettant d’intégrer à la réflexion les nouveautés du paysage et notamment les Sociétés d’accélérations de transfert technologique (Satt) ».
Les Satt sont issues du programme des Investissements d’avenir et disposent d’une enveloppe de 900 millions d’euros répartie sur plusieurs tranches. En mutualisant les ressources disponibles, elles visent à créer un service commun de valorisation sur une échelle régionale. Sous contrat pour 10 ans, leur dotation est néanmoins soumise à l’évaluation de leur performance au bout de trois ans. Or le CAS démontre que les structures de valorisation demandent de longue période pour atteindre un niveau d’efficience : aux États-Unis, il aura fallu 13 ans pour développer de telles structures après la loi Bayh-Dole Act de 1980, référence en la matière, auxquels s’ajoutent plusieurs années afin de former et de recruter les personnels compétents. Le CAS alerte qu’« il serait contreproductif de tenter de brûler les étapes pendant la phase de démarrage des Satt » et préconise « de doter d’un financement public suffisant dans la durée [celles] qui auront fait leurs preuves », au lieu d’en attendre un autofinancement à partir de 10 ans d’existence, tel que cela est aujourd’hui annoncé.
Cette note d’analyse du CAS met, en effet, en garde contre un autre problème majeur : « il serait illusoire de penser que l’activité de valorisation puisse ou doive généralement constituer une source de profit net pour les bureaux concernés ». Les objectifs purement financiers pourraient même être contre-productifs car « la priorité parfois accordée à la maximisation du rendement financier [...] est probablement en conflit avec l’objectif plus large de maximisation de l’ensemble des bénéfices socioéconomiques ».
Finalement, l’activité de valorisation ne se résume pas à déposer des brevets et signer des licences. Elle exige de mettre en œuvre une large palette d’outils afin d’améliorer l’utilisation des découvertes du monde académique par la société. Il semble donc important de diversifier les stratégies mises en œuvre et d’« éviter une focalisation excessive sur les activités de brevetage et de cession de licence, [pour] promouvoir également d’autres canaux de valorisation tels que la recherche partenariale, la création d’entreprises spin-off, le placement de jeunes chercheurs ou la prestation de conseil […] »

Source : Note d’analyse n°325 du Centre d’analyse stratégique

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