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Palmier à huile cherche projets biotech

jeudi 25 juillet 2013

par Agnès Vernet

Deux articles parus simultanément posent les bases de recherches biotech sur le palmier à huile.

L’huile de palme est aujourd’hui incontournable. Elle représente 33 % des huiles végétales mondiales et 45 % des huiles alimentaires. Cette suprématie n’est pas sans poser de problèmes, notamment en termes d’écologie devant la déforestation massive liée à l’expansion des terres agricoles. Des chercheurs du Bureau malaisien de l’huile de palme, une agence gouvernementale de promotion de la culture, suggèrent qu’améliorer la connaissance de la génomique du palmier à huile africain Elæis guineensis – espèce la plus fréquente – permettrait de rationaliser la production mondiale et de construire une production durable d’huile de palme.
À partir de la publication du génome complet d’E. guineensis, ils se sont attelés à son analyse génomique et transcriptomique. Ils ont ainsi identifié un gène crucial pour le rendement des cultures (1). Le fruit se présente sous trois formes : à coque épaisse (dura), sans coque (pisifera) et à coque fine (tenera), résultant d’une hybridation des deux autres. Cette dernière est la plus recherchée car elle garantit un fort potentiel de production d’huile. D’après les recherches malaisiennes, cette diversité ne tient qu’au gène SHELL et à deux mutations qui perturbent la conformation de la protéine qu’il code et l’empêchent d’interagir avec une séquence d’ADN répertoriée pour son implication dans la reproduction d’Arabidopsis thaliana. Un seul gène semble donc suffisant pour contrôler le principal facteur de rendement de l’huile.
En parallèle, l’étude phylogénique comparative avec E. oleifera – le palmier à huile américain – révèle l’origine tétraploïde des arbres (2). Ces recherches mettent aussi au jour quelque 1,535 gigabases de séquences assemblés et de données transcriptomiques issues de 30 tissus de référence. Les chercheurs ont pu isoler pas moins de 34 802 gènes potentiels dont certains sont apparentés à la biosynthèse de l’huile ou de probables facteurs de transcription. Ces travaux pharaoniques sont, sans l’ombre d’un doute, une invitation à entreprendre davantage d’approches biotechnologiques autour d’une culture incontournable, ne serait-ce que pour la production de biocarburants.

(1) Singh R et al. (2013) Nature, doi:10.1038/nature12356
(2) Singh R et al. (2013) Nature, doi:10.1038/nature12309

Les fruits dura (à gauche) et tenera (à droite) d’E. guineensis
© MPOB

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