Pourquoi le premier cœur artificiel implanté s’est-il arrêté ?

« Il y a eu un court-circuit », a indiqué le professeur Alain Carpentier quelques jours après le décès de Claude Dany, premier patient à avoir reçu un cœur artificiel de la biotech francilienne Carmat, le 10 décembre 2013. Après une période prometteuse de rétablissement, le patient, qui parlait et mangeait normalement, a fait un malaise, un mois tout juste après l’opération. Il est alors admis dans le service de réanimation de l’hôpital parisien Georges Pompidou. Affaibli, il contracte une infection au poumon puis à l’intestin. Le 2 mars, il décède après 74 jours de survie. Toutefois, « la mort n’est pas liée à une complication du malade, ni au principe fondamental de cette prothèse qu’est l’emploi de matériaux biocompatibles », assure le professeur Carpentier. L’équipe médicale n’a décelé aucun caillot dans la prothèse ou la circulation sanguine. Vient alors l’analyse des nombreuses données issues de la prothèse – plus de 4 000 enregistrées chaque seconde ! Celle-ci s’avère difficile. L’état très affecté de Claude Dany a, en effet, rendu les interactions homme-machine très complexes. Carmat, l’entreprise qui a conçu et développé le projet de cœur artificiel, a proposé des hypothèses – peu dévoilées – ciblant un problème électrique ou électronique à l’origine de ce dysfonctionnement assimilable à un arrêt cardiaque. Des experts à la fois internes et externes à la société confirmeront ou non les propositions. Notons que Carmat estime que ce projet est une réussite dans le sens où le patient a survécu bien au delà de l’espérance de survie prédite, à savoir 30 jours maximum. Philippe Pouletty, cofondateur de Carmat, confirme d’ailleurs, qu’un second essai clinique aura lieu dans les semaines à venir.

Source : Carmat

La prothèse biomécanique de Carmat.
© Carmat