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Prime à l’ancienneté chez les coraux

mardi 19 août 2014

par Agnès Vernet

Les espèces anciennes de coraux sont mieux armées pour résister aux stress liés à la pollution et aux changements climatiques.

Depuis plusieurs décades, les coraux doivent affronter des changements environnementaux qui les fragilisent et les rendent plus sensibles aux maladies. La pollution ou les changements climatiques, via le réchauffement et la hausse de la salinité des eaux océaniques, sont indirectement à l’origine d’un véritable déclin de ces animaux. Cependant, toutes les espèces ne sont pas égales devant ce fléau. D’après des recherches menées par l’Université du Texas à Arlington et l’Université de Mayagüez à Puerto Rico, les espèces les plus anciennes disposent d’un arsenal immunitaire plus efficace que les coraux ayant récemment divergé.
Cette étude repose sur l’analyse de 140 échantillons prélevés sur 14 espèces des Caraïbes. Elle démontre que les coraux « anciens » contractent globalement moins de maladies que leurs jeunes cousins. La raison est simple : ils disposent d’une meilleure immunité. Le pouvoir bactéricide des espèces les plus récentes plafonne à 14,6 % quand les coraux anciens, tels que Porites astreoides et ses 200 millions d’années d’histoire, affichent des taux d’inhibition de la croissance bactérienne au-delà des 40 %. Les chercheurs remarquent aussi que les jeunes coraux présentent des taux élevés d’antioxydants, une probable réaction aux changements environnementaux susceptibles de perturber le système immunitaire.
Ces travaux confirment une hypothèse logique : les espèces issues de longues histoires évolutives ont rencontré et survécu à de nombreux stress. Elles ont ainsi acquis un répertoire immunitaire plus large que les espèces récentes. Plus qu’une démonstration, ces recherches proposent un outil simple et efficace pour discerner les populations les plus fragiles des plus résistantes aux menaces actuelles en fonction de la phylogénie de l’espèce.

Pinzón C. JH et al. (2014) PLoS ONE 9(8), e104787

P. astreoides
© JH Pinzón/UT Arlington

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