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Quatre nouveaux gènes pour la migraine

vendredi 15 juin 2012

par Safi Douhi

Une étude internationale menée chez plus de 12 000 personnes a révélé quatre nouveaux gène de prédisposition à la migraine et confirmé l’implication de deux autres.

La migraine est un désordre neuro-vasculaire cérébral qui touche 12 % de la population. Parmi ses manifestations, la migraine sans aura, c’est-à-dire non accompagnée de troubles de la vision, est la forme la plus commune de ce mal de tête parfois très handicapant. Pour identifier les variants génétiques associés à cette condition, des chercheurs de neuf pays* impliqués dans l’International Headache Genetics Consortium ont d’abord procédé à une analyse pan génomique chez 2 326 individus (et 4 580 contrôles) souffrant de mal de tête, recensés dans des centres spécialisés pour cette atteinte en Allemagne et aux Pays-Bas. Analyse qui leur a permis de mettre en avant un locus situé sur le bras long du chromosome 1 (1q22) et 11 autres loci contenant de multiples polymorphismes simple nucléotide (SNP), suspectés d’être eux aussi associés à la migraine.
Les chercheurs ont poussé leurs investigations chez 2 508 patients de quatre cliniques européennes spécialisées (2 652 contrôles), en concentrant leurs efforts sur 18 SNP de ces 12 loci. Quatre de ces loci se sont ainsi révélés très corrélés au risque de développer des migraine sans aura. Le premier, 1q22, qui était sorti dès la première analyse, porte le gène MEF2D qui code un facteur de transcription régulant la différenciation neuronale en soutenant la survie des neurones nouvellement formés. Le deuxième, 3p24, est situé non loin en amont du gène du récepteur du transforming growth factor β (TGF β R), une sérine-thréonine kinase impliquée dans la prolifération et la différenciation cellulaire, ainsi que dans la production de la matrice extracellulaire. Le troisième, 6p24, contient le gène PHACTR1, qui code une protéine chargée du contrôle de l’activité et de la morphologie des synapses et est régulée par la protéine phosphatase 1 et la fixation d’actine. Enfin, le quatrième locus, 9q33, renferme le gène ASTN2, indispensable à une bonne architecture du cortex cérébral.
Ces recherches ont également permis de confirmer le rôle de deux autres loci précédemment découverts, localisés respectivement en amont et dans le premier intron du gène TRPM8 qui code un canal ionique exprimé par les neurones sensoriels.

*Allemagne, Australie, Belgique, Espagne, États-Unis, Finlande, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni

Freilinger T et al. (2012) Nat Genet, doi:10.1038/ng.2307

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