Quelques gouttes de Chanel en biotech

La publicité a beau essayer de nous faire croire le contraire, le monde de la cosmétique est loin d’exploiter les connaissances récentes issues des sciences du vivant. Il existe néanmoins des exceptions. c’est le cas de Chanel, la célèbre marque de luxe française, qui possède depuis les années 1990 un véritable centre de recherche. Réparti sur trois sites – États-Unis, Japon et France – il emploie plus de 200 personnes pour réfléchir aux problématiques cosmétiques selon trois axes : les sciences sociales, la technologie des formules et la biologie. Résultat : la découverte de microARN (miARN) impliqués dans le vieillissement de la peau, en collaboration avec l’université romaine Tor Vergata.
Ces petits acides nucléiques ont été identifiés par criblage génomique sur des gènes codants des protéines connues pour leur rôle dans la préservation de l’homéostasie tissulaire des peaux jeunes. Puis, grâce à un modèle de peau in vitro développé au sein de Chanel Recherche et Technologie, les chercheurs français et italiens ont observé que l’intensification de la production de ces miARN provoque une perte des protéines de l’homéostasie. « Ces résultats sont très intéressants, car une fois que vous avez identifié les miARN en jeu, cette information peut être utilisée pour identifier des composés qui pourraient ralentir le vieillissement de la peau, analyse Gerry Melino, biologiste moléculaire à l’Université Tor Vergata. La prochaine étape sera de réfléchir à la façon de moduler le vieillissement. »
Avant de produire une crème antirides de jour issue de ces travaux, il faudra donc trouver un moyen de jouer directement sur le vieillissement. Et espérer que le résultat ne sera pas un soin réservé aux milliardaires !

Source : Chanel

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