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Super banane à la rescousse !

mercredi 18 juin 2014

par Agnès Vernet

Des chercheurs développent une banane enrichie en vitamine A destinées aux pays africains.

Les plantes génétiquement modifiées (PGM) ont parfois une vocation humanitaire. C’est le cas du riz doré, enrichi en β-carotène, développé en 2000 (1). Cette PGM aurait, selon ses créateurs, dû améliorer les conditions sanitaires des populations souffrant de carences en vitamine A. En pratique, elle n’est pas disponible et se trouve confrontée à de fortes oppositions, parmi lesquelles des interrogations sur son bénéfice réel puisque d’autres variétés naturelles de riz constitueraient une source plus avantageuse en vitamine A. Des nouvelles variétés améliorées seraient en développement.
Malgré ce précédent, des chercheurs de l’Université de technologie du Queensland, en Australie, ont repris le concept, sur une banane cette fois – aliment essentiel de nombreuses cuisines africaines (2). Pour ne pas se heurter aux mêmes écueils que le riz doré, l’objectif est clairement affiché : augmenter de 20 microgrammes par jour l’apport en vitamine A des populations concernées. Débuté en 2005, le projet est désormais soutenu à hauteur de 10 millions de dollars – environ 7,4 millions d’euros – par la Fondation Bill and Melinda Gates.
La construction moléculaire du fruit – enrichi en α- et β-carotènes, les précurseurs de la vitamine A – est déjà achevée et les premiers tests sur animaux sont concluants, d’après James Dale qui dirige le projet. Il débute actuellement le premier un essai clinique aux États-Unis dont les résultats devraient être communiqués d’ici un an. En parallèle, des essais en plein champ commenceront en Ouganda.
Les chercheurs visent une mise sur le marché de leur banane en Ouganda d’ici 2020 avant d’étendre leur variété à la République démocratique du Congo, au Rwanda, au Kenya et à la Tanzanie. En espérant que la couleur orangée de la chair de cette « super banane », comme les chercheurs la nomment, ne pose pas de problème aux consommateurs.

(1) Ye X et al. (2000) Science 287, 303-5
(2) Université de technologie du Queensland

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James Dale.
© Erika Fish

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