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Un mécanisme-clé de la maladie d’Alzheimer dévoilé

vendredi 9 mars 2012

par Safi Douhi

Une équipe canadienne a réussi à bloquer un des processus menant à la dégénérescence des neurones dans la maladie d’Alzheimer.

Le vieillissement et la maladie d’Alzheimer ont en commun d’entraver les capacités cognitives et de mémorisation. L’atrophie des neurones dits « cholinergiques » (qui transmettent l’influx nerveux par l’intermédiaire du neuromédiateur qu’est l’acétylcholine) est en cause dans les deux cas. Et une molécule en particulier, le facteur de croissance neurale (NGF), est soupçonnée de jouer un rôle majeur dans ce processus sans qu’on ait pu le démontrer jusqu’ici. Ce qu’ont fait Simon Allard et ses collaborateurs de la faculté de médecine de l’université canadienne McGill qui ont publié les résultats de leurs travaux dans le Journal of Neuroscience (1).
Dans le cerveau, le NGF est responsable du maintien de l’activité des neurones cholinergiques matures toute la vie durant. En 2006, l’équipe de McGill a montré que le NGF est synthétisé sous forme d’un précurseur (proNGF) dans l’espace extracellulaire du cortex cérébral, avant qu’une enzyme, la plasmine, ne lui donne sa forme définitive fonctionnelle (2). Cette enzyme participe en même temps à la maturation d’une autre enzyme présente dans la matrice extracellulaire (MMP9), chargée, elle, de dégrader le NGF. Les chercheurs avaient alors démontré que le phénotype typique de la MA est corrélé à un déficit de conversion du proNGF conduisant à son accumulation dans le cerveau, aggravé par une dégradation exagérée du NGF. Mécanisme désormais validé et reproduit chez le rat grâce à un inhibiteur synthétique de la plasmine. Les chercheurs ont également montré que l’inhibition de la MMP9 est suffisante pour non seulement empêcher la dégradation du NGF, mais en augmenter le taux et ainsi accroître le nombre de synapses cholinergiques. De quoi imaginer de nouveaux traitements contre la MA qui touche près de 36 millions de personnes à travers le monde selon l’Organisation mondiale de la santé.

(1) Allard S et al. (2012) J Neurosci 32, 2002-12
(2) Bruno MA, Cuello AC (2006) Proc Natl Acad Sci USA 103, 6735–40

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