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Un préservatif féminin fait de nanoparticules

mercredi 11 juillet 2012

par Agnès Vernet

Un système à base de nanoparticules permet de franchir la barrière du mucus vaginal, qui fait obstacle aux traitements locaux. Une approche d’avenir pour les traitements et la prophylaxie.

Optimiser la diffusion d’une molécule à travers le mucus est un défi technologique. On l’oublie souvent mais cette sécrétion des tissus muqueux forme une barrière quasi-imperméable aux traitements locaux. Ainsi, les agents pathologiques comme les virus passent mais pas les médicaments. Réussir à amadouer le mucus permettrait donc de développer des systèmes de protection contre les infections sexuellement transmissibles de type « préservatif féminin en gel ».
Une équipe interdisciplinaire menée par Justin Hanes, du Centre de nanomédecine de l’Université Johns Hopkins de Baltimore, aux États-Unis, a publié un article relatant l’utilisation de nanoparticules biodégradables comme vecteurs d’un traitement contre l’herpès vaginal de la souris. Les nanoparticules sont depuis plusieurs années pressenties comme solution à la traversée du mucus, mais les versions conventionnelles pénètrent celui-ci superficiellement sans atteindre les cellules épithéliales. L’équipe américaine a développé un système de nanoparticules enveloppées de polyéthylène glycol (PEG) dont les propriétés de diffusion à travers le mucus sont similaires à celles observées dans l’eau, malgré leur grande taille. Il est ainsi possible d’encapsuler un agent thérapeutique ou prophylactique dans ces nanoparticules. La libération de la substance clé est alors assurée par la dégradation de cette capsule.
Justin Hanes et son équipe ont pour la première fois testé le principe sur des souris auxquelles des nanoparticules composées l’acyclovir - traitement de référence de l’herpes simplex virus (HSV) - ont été administrées avant une exposition au virus HSV. La prophylaxie grâce aux nanoparticules a permis de protéger 53 % des rongeurs contre l’infection alors que le gel soluble conventionnel n’en a protégé que 16 %.
L’innocuité de la méthode doit encore être évaluée mais, si elle est avérée, de nombreux développements pourrait en découler. On imagine ainsi des systèmes de prophylaxie et des traitements locaux des infections sexuellement transmissibles, mais aussi de nouvelles thérapeutiques pour toutes les pathologies muqueuses : rhino-sinusite, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou encore cancers utérins et des poumons, voire glaucomes.

Ensign LM et al. (2012) Sci Transl Med 4, 138ra79

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