Un problème de blé

Tout commence en avril dernier quand un fermier américain observe, dans son propre champ, quelques épis de blé visiblement insensibles à l’action d’un désherbant à base de glyphosate, le fameux RoundUp. Il s’adresse à une scientifique de l’Université de l’Oregon afin de rechercher la présence d’un gène de résistance dans les échantillons. Le test est positif. Pourtant, aucune espèce de blé résistante au glyphosate n’est aujourd’hui autorisée en culture, aux États-Unis ou ailleurs. Le Département américain de l’Agriculture (USDA) est donc saisi le 3 mai. Il identifie la souche, une variété de blé développée par le semencier américain Monsanto pour laquelle les autorisations de test en plein champ se sont arrêtées en 2005. Bien que ce blé ait fait l’objet d’une étude de la FDA en 2004 et qu’il soit considéré comme inoffensif pour la santé humaine et animale par les autorités sanitaires américaines, cette « fuite » de céréales modifiées est assez inquiétante. L’USDA a donc annoncé « mettre toutes les ressources nécessaires sur cette enquête ».
L’affaire est assez mystérieuse car Monsanto explique avoir arrêté le développement de cette variété en 2004, suite à la décision de la Commission canadienne du blé, un des plus grands négociants du monde, de ne pas accepter les variétés résistantes au glyphosate.
Or les États-Unis, et en particulier l’État de l’Oregon, sont de très grands exportateurs de céréales. Le problème n’est donc pas cantonné au continent américain. Le Japon a suspendu une partie de ses importations de blé américain et l’Union européenne recommande l’instauration de contrôles pour ne pas importer le blé incriminé par mégarde.

Source : USDA, Monsanto, AFP

Adaptation de © Kurt Stueber via Wikimedia Commons