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Un vaccin marseillais contre le VIH

mercredi 30 janvier 2013

par Agnès Vernet

L’essai clinique du vaccin thérapeutique contre le VIH initié à Marseille se base sur une nouvelle stratégie de lutte contre l’immunosuppression.

L’annonce d’un essai clinique pour un vaccin thérapeutique contre le virus VIH1 par l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) fait beaucoup de bruit. Elle survient suite à l’autorisation donnée le 24 janvier 2013 par l’Autorité nationale de sécurité du médicament d’initier un programme clinique promu par l’AP-HM et la société Biosantech, implantée à Valbonne.
Ces recherches s’appuient sur les travaux du biologiste Erwann Loret de la faculté de pharmacie du campus Timone, à Marseille. Elles ciblent une protéine virale, la TAT extracellulaire, afin de contrer l’immunosuppression induite par l’infection. Cette protéine semble en partie responsable de l’incapacité des macrophages et des lymphocytes T à attaquer les cellules infectées par le virus. On notera aussi que l’importance de la TAT extracellulaire est actuellement l’objet d’une controverse scientifique, d’autres groupes de recherches, comme l’équipe de Barbara Ensoli de l’Institut italien de santé, remettant en cause son rôle dans l’immunosuppression. Néanmoins, le vaccin développé à Marseille se base sur une protéine TAT particulière, la TAT Oyi, prélevée chez une patiente dite HIV controller, chez qui le système immunitaire contrôle seul l’infection – une forme de résistance au VIH.
Ce programme de recherche vaccinale débute tout juste chez l’homme. Une phase clinique Ib/IIa visant à évaluer la tolérance au vaccin et à préciser la dose optimale commencera dans les prochaines semaines avec le recrutement de 48 volontaires séropositifs dont la charge virale est contrôlée par les traitements antirétroviraux. Si tout se passe bien, une phase IIb sera lancée en 2014 afin de mesurer l’efficacité thérapeutique du vaccin selon un protocole en double aveugle. Cette deuxième partie devrait concerner 80 volontaires.
Cette étude s’ajoute aux différents essais vaccinaux en cours à l’échelle mondiale – une quarantaine. En France, l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) participera notamment au lancement de LIGHT en juin 2013, un essai thérapeutique d’un vaccin ciblant les cellules dendritiques. Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, rappelle que « ces stratégies vaccinales ne remplaceront pas les trithérapies. Elles permettront au mieux d’autoriser de courts arrêts des traitements antiviraux à court terme. À long terme, nous espérons qu’elle pourront induire un état de HIV controller chez certains patients. » Des recherches à suivre...

Source : AP-HM, ANRS

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