Certains phénomènes, même bien observés et conservés au cours de l’évolution, restent mystérieux. Ainsi, au cours de la maturation des animaux, les ovocytes sont bloqués dans leur différenciation pendant une période qui peut aller de quelques mois à plusieurs années selon l’espèce. Le mécanisme de ce blocage en prophase de la méiose est longtemps resté un mystère. Si on a identifié la protéine kinase A (PKA) comme un acteur clé du processus dès les années 1970, le reste de la signalisation demeurait obscure.
Des recherches menées au CNRS lèvent le voile sur cette question. En étudiant les ovocytes de xénope, une équipe de l’Université Pierre et Marie Curie, en collaboration avec l’université américaine Yale, a démontré que la cible de la PKA est l’ARP19 (cAMP-regulated phosphoprotein 19). La PKA phosphoryle le résidu sérine en 109e position de sa séquence, interrompant la méiose des ovocytes. Plus tard, l’ovulation active une autre protéine kinase, la Greatwall, qui phosphoryle l’ARP19 sur la sérine 67, ce qui la convertit en activateur de la division cellulaire.
Ce type de travaux est essentiel à l’étude des différentes formes de stérilité et à l’élaboration de nouvelles réponses thérapeutiques.
Source : CNRS