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Une clé génétique pour comprendre les migraines

jeudi 2 mai 2013

par Agnès Vernet

Une kinase pourrait aider à élucider le mystère pathogénique de la migraine.

Trouver une cause génétique à certains cas de migraine serait un grand pas dans la compréhension des mécanismes moléculaires en jeu. Sachant que 20 à 30 % de la population américaine souffrent de cette affection neurologique, l’enjeu est de taille. C’est ainsi que des chercheurs répartis sur le territoire américain – sur les sites de Los Angeles et de San Francisco de l’Université de Californie, à l’Université de l’Utah à Salt Lake City et à l’Université Brigham Young de Provo (Utah) – se sont associés pour étudier des familles de migraineux.
Grâce à deux familles dont plusieurs membres souffrent de migraines avec aura – un ensemble d’anomalies visuelles, sensorielles ou du langage précédant les céphalées, associées à des troubles du sommeil –, les chercheurs ont identifié deux mutations non-sens distinctes – une par famille – dans le gène codant la kinase lδ. Cette sérine thréonine kinase ubiquitaire liée à l’horloge circadienne est impliquée dans d’autres signalisations cérébrales. In vitro, ces deux mutations réduisent l’activité enzymatique. Des souris exprimant un des mutants de la kinase lδ se distinguent par un abaissement du seuil de la douleur induite par un agent déclenchant les céphalées. Les ondes cérébrales des animaux dessinent un schéma modifié qui pourrait révéler la trace physiologique d’une intensification des auras. Enfin, les astrocytes de ces souris présentent une augmentation de la signalisation calcique. La physiologie des animaux portant la mutation ressemble donc beaucoup à celle des humains souffrant de migraines.
L’ensemble de ces arguments ouvre un nouveau champ d’exploration. Il s’agit de confirmer l’implication de la kinase lδ et d’élucider comment la diminution de son activité enzymatique contribue aux migraines. L’enzyme pourrait ainsi être à l’origine d’une grande avancée dans l’élucidation des mécanismes pathogènes. Et si ces résultats sont confirmés par d’autres études, elle deviendra une cible pour l’identification de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Brennan KC et al. (2013) Sci Transl Med 183, 183ra56

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