Des chercheurs de l’Université de Genève, en collaboration avec université allemande de Fribourg-en-Brisgau et l’université de Gand en Belgique, ont développé un mutant d’Arabidopsis thaliana très tolérant aux rayonnements ultraviolet B (UVB), normalement toxiques pour la plante. Pour cela, ils ont induit une mutation ponctuelle sur l’acide aminé 285 du récepteur aux UVB (UVBR). À cet emplacement, au lieu d’un tryptophane, la protéine mutée présente une alanine, ce qui empêche sa dimérisation sans modifier sa structure tertiaire. Ainsi contraint à rester monomérique, l’UVBR est activé de manière constitutive et la signalisation en réponse aux dommages provoqués par les rayonnements nocifs ne dépend plus de la lumière. Concrètement, les gènes codant les enzymes de réparation de l’ADN ou impliqués dans la synthèse de filtres naturels, comme les flavonoïdes, sont activés en permanence. Les plantes obtenues sont donc très résistantes aux rayonnements UVB, normalement toxiques pour les cellules, et leur tige est plus courte – les chercheurs parlent même de « nanisme » lié à l’absence de croissance par phototropisme. Des pigments violets sont aussi visibles, reflétant la surproduction d’anthocyanine, un flavonoïde connu pour son puissant pouvoir antioxydant.
Ce variant d’A. thaliana constitue un modèle pertinent pour étudier la signalisation induite par les UVB et dessine une piste de réflexion pour l’adaptation des plantes d’intérêt agronomique aux environnements extrêmes.
Heijde M et al. (2013) Proc Natl Sci Acad USA,
doi:10.1073/pnas.1314336110
A. thaliana non mutée en fleur
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