Vers le génome primitif des plantes à fleurs

Qualifiée d’abominable mystère par Charles Darwin, l’origine des angiospermes est aujourd’hui éclairée par le séquençage d’A. trichopoda. Cette amborellacée, plante archaïque endémique en Nouvelle-Calédonie, est considérée comme l’angiosperme la plus primitive. L’obtention de son génome complet par un consortium international permet de comprendre l’histoire de ces plantes, qui représentent environ 80 % des espèces végétales décrites dans le monde, et d’imaginer le génome de l’ancêtre commun des angiospermes (1). Les chercheurs estiment ainsi que cette première angiosperme devait posséder au moins 14 000 gènes. Il semblerait que 1179 lignées géniques soit spécifiques aux angiospermes suggérant une apparition postérieure à la divergence avec les autres végétaux. Ces lignées semblent avoir joué un rôle crucial dans l’évolution des angiospermes, elles auraient ainsi, via des mécanismes de néofonctionnalisation, permis l’apparition des premières fleurs et des caractères qui leur donnent aujourd’hui un avantage sélectif considérable.
En parallèle, deux autres articles approfondissent cette plongée dans les origines des angiospermes. Le premier propose un génome mitochondrial complet d’A. trichopoda et met en évidence l’importance des transferts horizontaux de gènes – voire de génomes entiers de bactéries ou d’algues – dans l’enrichissement génétique des angiospermes primitives. Le second expose la méthode utilisée pour l’obtention de ce génome complet, basée sur l’hybridation in situ par fluorescence associée à la cartographie génomique (3).

(1) Amborella Genome Project (2013) Science,
doi:10.1126/science.1241089
(2) Rice DW et al. (2013) Science,
doi:10.1126/science.1246275
(3) Chamala S et al. (2013) Science,
doi:10.1126/science.1241130

A. trichopoda
© Sangtae Kim