Accueil du site > PALÉOBIOTECH > L’histoire des hominidés nettoyée

L’histoire des hominidés nettoyée

lundi 21 octobre 2013

par Olivier Frégaville-Arcas

Un crâne vieux d’1,8 million d’années, découvert en Géorgie, bouleverse l’arbre phylogénétique du genre Homo.

Jusqu’à présent, dans l’arbre représentant la grande famille des hominidés, une branche est attribuée aux orangs-outans, une autre aux gorilles et, entre les deux, se situent celles des chimpanzés et des ancêtres de l’homme (genre Homo). C’est au sein de cette dernière que tout se complique car il n’existe pas de réel consensus sur son détail. En modifiant régulièrement les connaissances établies, les découvertes de nouveaux squelettes font bouger les lignes entre les différents représentants du genre Homo.
La dernière évolution en date est liée à l’étude d’un crâne fossile - vieux d’1,8 million d’années, découvert dans un très bon état de préservation au milieu des restes de quatre autres individus sur le site géorgien de Dmanisi. Sa particularité est de ne ressembler à aucun autre crâne connu de cette époque. Selon Cristoph Zollikofer et son équipe de l’Institut d’anthropologie de Zürich, l’analyse détaillée des différents critères physiques montrerait que ce crâne pourrait faire le lien entre toutes les lignées d’Homo connues à ce jour : H. erectus, H. rudolfensis, H. habilis et H. ergaster. De là à penser que nous serions les descendants d’une seule et même famille regroupant ces lignées, il n y a qu’un pas que les chercheurs viennent de franchir en publiant leur conclusion dans la revue Science.
L’Homme de Dmanisi semble se caractériser par une petite boîte crânienne, une longue face, de grandes dents et des arcades sourcilières proéminentes. Avec ses congénères, il aurait eu comme terrain de jeu l’Afrique et l’Eurasie, il y a 2 millions d’années.
Si tout laisse à penser que les travaux de l’équipe de Cristoph Zollikofer vont simplifier nos connaissances sur l’histoire de notre espèce, d’autres scientifiques restent sceptiques et estiment que des aspects morphologiques n’ont pas été pris en compte. L’Homme de Dmanisi sera-t-il, à terme, considéré comme une nouvelle espèce d’hominidé ou comme le chaînon manquant unifiant toutes les lignées d’Homo ? Espérons que des modélisations génétiques permettront d’éclairer notre arbre.

Zollikofer et al. (2013) Science 342, 326-31

L’Homme de Dmanisi
© avec l’aimable autorisation de Bumbiashvili G./Georgian National Museum

SPIP Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | mentions légales | logo Lavoisier logo facebook logo twitter Se connecter