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L’impossible Jurassic Park

vendredi 13 septembre 2013

par Agnès Vernet

L’ambre – ou ses précurseurs – ne permettrait pas de préserver l’ADN des espèces fossiles.

L’idée que le copal, une résine précurseur de l’ambre, puisse si bien conserver les tissus, donc l’ADN ancien, n’est peut-être pas si évidente que cela. Des chercheurs de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, n’ont pas pu mettre déceler l’ADN de deux fossiles de mélipones de l’espèce Trigonisca ameliæ – des insectes sociaux de la famille des abeilles – datant de moins de 60 ans pour la plus récente – elle est caractérisée comme post-bombe atomique par les relevés de 14C – et de 10 612 ± 62 ans pour la plus ancienne.
Malgré la mise en œuvre de techniques, invasives mais très sensibles, de séquençage, les biologistes ont été incapables de démontrer la présence de séquences d’ADN affiliées aux mélipones. Seuls des ADN apparentés à des bactéries ont été reconnus, autrement dit des artefacts ou des contaminants naturels. Les alignements de séquences n’ont jamais permis aux chercheurs de conclure à la présence d’ADN ancien d’insectes. Si le faible nombre d’échantillons testés réduit la portée de ces travaux, il jette surtout un froid sur les nombreuses analyses phylogénétiques utilisant des matériaux plus anciens que le copal. Cloner des espèces disparues à partir d’insectes fossilisés dans l’ambre reste donc du cinéma !

Penney D et al. (2013) PLoS ONE 8(9), e73150

T. ameliæ préservée dans du copal de Colombie
© D. Penney/Université de Manchester

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